Afghanistan : les talibans interdisent désormais aux femmes de communiquer entre elles

Le ministre afghan de la “Promotion de la vertu et de la Prévention du vice” a promulgué une nouvelle loi interdisant aux femmes de « s'entendre ».

Quelle est la condition des femmes dans un pays où règne la charia ? La situation en Afghanistan en offre une illustration tragique et accablante.Deux mois après que les talibans ont interdit la voix des femmes dans les espaces publics, elles n'ont désormais plus « le droit de s'entendre ».

Depuis leur prise de pouvoir en 2021, les talibans n’ont cessé de restreindre les droits des femmes en Afghanistan. Le 21 août dernier, une nouvelle loi interdisait aux femmes de chanter ou de lire à voix haute en public, au motif que la voix féminine est considérée comme « intime ». Selon un porte-parole du gouvernement, cette mesure visait à « combattre le vice et promouvoir la vertu ». Une nouvelle restriction vient désormais s’ajouter à la longue liste d’interdits qui s’impose aux femmes afghanes qui, rappelons-le, ont notamment l’obligation de couvrir leur corps et leur visage entièrement en présence d’hommes n’appartenant pas à leur familles. 

Ainsi, Mohammad Khalid Hanafi, ministre afghan de la Promotion de la vertu et de la Prévention du vice, a promulgué une nouvelle loi interdisant aux femmes de « s'entendre ». Le ministre explique : « Quand les femmes ne sont pas autorisées à faire le takbir ou l'athan (appel islamique à la prière), elles ne peuvent certainement pas chanter des chansons ou de la musique ». Et il ajoute, dans des propos rapportés par le Daily Telegraph : « Comment pourraient-elles être autorisées à chanter si elles n’ont même pas le droit d’entendre la voix [des autres] pendant qu’elles prient, et encore moins pour quoi que ce soit d’autre ».