«C'est toi la honte», «pas un camarade»... Les Insoumis réagissent avec virulence aux révélations de François Ruffin.
Les Insoumis réagissent avec virulence aux révélations de François Ruffin mais n’y opposent pas de véritables arguments.
Invité le 11 septembre sur BFMTV pour la promotion de son nouveau livre Itinéraire, ma France en entier, pas à moitié, le député de la Somme a fait des déclarations choc sur les stratégies de campagne de LFI. Il a avoué avoir suivi les consignes du parti en distribuant des tracts différents en fonction de la couleur de peau lors de la campagne de 2022. Cette stratégie de clientélisme ethnico-religieux, déjà critiquée par le passé, est cette fois dénoncée publiquement par un ancien membre du parti.
« Dans les immeubles d’Amiens nord, quand je tombais sur un noir ou un arabe, je sortais la tête de Mélenchon en bien gros sur les tracts. C’était le succès presque assuré », a révelé François Ruffin, ajoutant : « mais dès qu’on tombait sur un blanc, ça devenait un verrou. »
Le député, qui a depuis pris ses distances avec Jean-Luc Mélenchon, a également confié : « j’ai éprouvé comme une honte quand j’en venais à faire ça».
Suite à ces révélations, le député a également été invité à commenter une séquence filmée récemment, au cours de de laquelle Jean-Luc Mélenchon ,le leader de la France Insoumise, appelle une militante à « mobiliser la jeunesse et les quartiers populaires […] Tout le reste, laissez tomber, on perd notre temps », ajoutant que « la masse des gens qui ont intérêt à une politique de gauche » se trouve exclusivement parmi les jeunes et dans les quartiers populaires.
François Ruffin s’est opposé à cette approche, rappelant que « c’est l’honneur et le devoir de la gauche de vouloir faire France ensemble » et appelant à bâtir des « ponts » plutôt que d’encourager, comme le fait selon lui LFI, la création de « murs dans la société ».
Des réactions virulentes mais inconsistantes
Les réactions des élus insoumis ne se sont pas faites attendre. Sur X, la députée Ersilia Soudais s’est déclarée soulagée que François Ruffin ait quitté le groupe parlementaire, le qualifiant de quelqu’un « qui n’a jamais rien compris aux luttes antiracistes ». Aurélien Saintoul et Danièle Obono l’ont respectivement accusé de ne pas être un « camarade » et d’être « une honte ». Thomas Portes, pour sa part, a affirmé : « Nous ne serons jamais silencieux face au racisme », tout en accusant François Ruffin de reprendre les termes de l’extrême-droite en ayant parlé de “campagne au faciès”.
Ces réactions, loin d’offrir des arguments solides, révèlent plutôt l’alignement de LFI avec une vision du racisme inspirée des théories indigénistes, qui soutiennent l’existence d’un racisme d’État, d’un racisme dit “systémique” contre les populations issues de l’immigration. Selon cette idéologie, seuls les Blancs peuvent être racistes ; la haine dirigée contre eux est ainsi présentée comme parfaitement légitime.