« Engin de supériorité civilisationnelle » « relents islamophobes » : Aurélien Bellanger attaque Charlie Hebdo, dix ans après l’attentat
Les déclarations indignes de l’écrivain dans C ce soir sur France 5 provoquent un tollé.
Lundi 6 janvier, lors de l’émission C ce soir diffusée sur France 5, l’écrivain Aurélien Bellanger a tenu des propos édifiants sur l’attentat ayant frappé Charlie Hebdo en 2015. Attribuant à plusieurs reprises une supposée "islamophobie" au journal satirique, il s’est employé à expliciter ce qu’il considère être, dix ans après, "le problème Charlie". Dans un plaidoyer empreint de condescendance, il a affirmé que le journal avait été l’objet d’une « relecture héroïque », car celui-ci était, à l’époque, « devenu un engin de supériorité civilisationnelle. »
Alors que la nation commémore les dix ans des attentats des 7, 8 et 9 janvier 2015, l’heure est à une réflexion collective sur l’état de la liberté d’expression en France : force est de constater que celle-ci a gravement été mise à mal au cours de la dernière décennie.
Ce recul se manifeste évidemment dans la multiplication alarmante des "atteintes à la laïcité" recensées dans l’enseignement public, mais aussi dans les menaces et agressions que subissent quotidiennement les enseignants. Les assassinats tragiques de Samuel Paty et de Dominique Bernard, d’une barbarie inqualifiable, incarnent le paroxysme de cette dérive.
Mais le tour que prend le débat public en témoigne également. Le constat de ce recul devrait unanimement inciter à une introspection profonde, à une défense intransigeante de nos libertés fondamentales et de cet esprit des Lumières qui constitue l’ADN de la France. Or, tous ne partagent visiblement pas cette urgence. Certains, à l’instar d’Aurélien Bellanger, préfèrent détourner ce moment de mémoire en un procès à charge contre Charlie Hebdo, trouvant opportun de s’emparer du “problème Charlie” et de formuler, avec des trémolos dans la voix, une énième accusation d’islamophobie.
Aurélien Bellanger a ainsi qualifié l’affaire Charlie de « compliquée », affirmant que la publication des caricatures comportait des « relents islamophobes ». Plutôt que de saluer le courage et la mémoire de ceux qui ont payé de leur vie leur attachement à la liberté d’expression, Bellanger a choisi de vilipender le journal, estimant qu’il incarnait alors « la pointe du combat de la supériorité de l’Occident ».