Grenoble : un été meurtrier
Un bilan accablant pour le maire de la ville, Éric Piolle.
Grenoble et son agglomération ont été le théâtre de plusieurs épisodes de violences par arme à feu au cours de l'été, causant un décès et une dizaine de blessés. Parmi ces événements tragiques, un agent municipal a été froidement abattu par un conducteur en fuite, après un accident survenu le dimanche 8 septembre au matin.
L'accident s'est produit vers 7h15 sur le boulevard Jean Pain, à proximité de la mairie. L'un des véhicules impliqués, une Audi RS3 immatriculée en Pologne, a percuté une Peugeot arrêtée à un feu rouge. L'agent municipal, employé du service de propreté urbaine, est intervenu pour secourir les victimes de l'accident, a rapporté le procureur de Grenoble, Éric Vaillant . Lorsqu'il a constaté que le conducteur de l'Audi tentait de prendre la fuite, il a cherché à l'en empêcher. Le conducteur a alors sorti une arme et tiré à deux reprises, touchant l'agent au thorax.Les secours ne sont pas parvenus à sauver la victime, qui a succombé à ses blessures à l'hôpital de Grenoble. Le suspect est actuellement activement recherché par les forces de l'ordre.
Interrogé sur BFMTV au sujet de l'armement des policiers municipaux, le maire de Grenoble, Éric Piolle, a déclaré : « Moi, en tant qu’employeur, je considère qu’armer notre police municipale c’est les exposer à des missions qui ne sont pas les leurs et à des risques que je ne suis pas prêt à prendre pour eux ».
« La police municipale est là pour la tranquillité publique des habitants. Elle travaille en coopération avec la police nationale. Nous avons une convention de coopération. Nous faisons des réunions tous les mois sur chaque secteur sur la prévention et la sécurité de la délinquance », a précisé le maire.
Concernant les caméras de vidéosurveillance, Éric Piolle a exprimé ses réserves, affirmant qu’il ne croyait pas que « mettre une caméra derrière chaque citoyen fera avancer les choses ». Il a ajouté : « Je pense que notre sécurité ne peut pas se faire au détriment de notre liberté. Je pense que nous devons utiliser des outils qui sont à notre disposition mais que le premier outil est un outil humain. »
Le 15 août dernier, le procureur de Grenoble, Éric Vaillant, alertait déjà sur l’escalade des violences liées au trafic de drogues dans l’agglomération grenobloise, évoquant « une guerre des gangs intense, avec des fusillades quasi-quotidiennes ».