L’agression d’un rabbin à Neuilly : symptôme d’une République qui baisse les yeux
On croyait encore Neuilly-sur-Seine protégée du désordre du monde. Il n’en est rien.
Le jeudi matin, dans cette commune paisible et cossue des Hauts-de-Seine, un rabbin de 79 ans a été violemment agressé à coups de chaise par un individu qui aurait crié des insultes antisémites. Le suspect a été rapidement interpellé et placé en garde à vue.
L’affaire aurait pu n’être qu’un fait divers isolé, n’eût été la charge symbolique de ce qui s’y joue : un nouvel acte de violence antisémite sur le sol français, une attaque contre une figure religieuse, dans une ville jusqu’ici épargnée par les tensions communautaires visibles ailleurs.
Cette agression n’est pas un événement anodin. Elle dit tout d’un basculement. Elle signifie que plus aucun espace, plus aucune strate sociale, plus aucune rue de France n’est désormais à l’abri de la haine. On ne peut plus invoquer les « quartiers difficiles », l’« exclusion », ou la « précarité » comme explication commode et paresseuse. La violence antijuive se déploie désormais jusque dans les bastions les plus bourgeois, s’attaquant à ce qu’il y a de plus vulnérable : un homme de foi, âgé, sans défense.
La banalisation du mal