« Non, légaliser un crime ne réduit pas la criminalité » : le président salvadorien Nayib Bukele réagit aux propos de François Hollande sur le cannabis
Depuis 2019, le président du Salvador mène une campagne implacable contre les gangs et les trafiquants de drogue qui gangrènent son pays.
Nayib Bukele revendique aujourd'hui un bilan impressionnant : environ 85 % des membres des gangs seraient désormais emprisonnés, un chiffre qui traduit l'ampleur de la répression menée par son administration
La question de la lutte contre le trafic de drogue reste une préoccupation mondiale, et la France ne fait pas exception. Lors d'une récente intervention sur BFMTV, l'ancien président François Hollande a fait part de ses réserves quant à la légalisation du cannabis, affirmant : « La proposition de légaliser le cannabis n'entraînerait en aucune façon une baisse du trafic ».
Cette déclaration a rapidement suscité une réaction sur le réseau social X de Nayib Bukele, chef d'État salvadorien engagé dans une lutte sans merci contre la criminalité liée aux stupéfiants et aux gangs armés qui, jusque récemment, imposaient leur loi par la violence et la terreur.
En août dernier, dans un entretien accordé au magazine Time, Nayib Bukele exprimait sa satisfaction quant aux résultats obtenus dans cette « guerre » qu'il mène, affirmant « d'avoir mis sous les verrous 85 % des membres de gangs, en nous attaquant à la structure pyramidale de leur organisation ».
« Non, légaliser un crime ne réduit pas la criminalité ; cela déplace seulement la ligne rouge », a réagi Nayib Bukele aux propos de François Hollande, s'opposant ainsi frontalement à l'idée que la légalisation pourrait endiguer la criminalité.
Selon lui, la légalisation ne fait que déplacer les frontières de l'acceptable sans résoudre le problème de fond. « Les personnes qui commettent des crimes commenceront à exploiter ce qui se trouve au-delà de la ligne rouge, et la société se retrouvera alors avec deux problèmes : l’usage massif de ce qui vient d’être légalisé et l’augmentation de l’usage de ce qui reste proche de la ligne rouge », analyse-t-il.