Sciences Po Paris interdit une conférence de Rima Hassan : l'Insoumise dénonce une « censure insupportable » et saisit la justice
Peut-on parler de “censure” ?
Le directeur de l’Institut d’études politiques de Paris a annulé une conférence de l’eurodéputée LFI Rima Hassan, initialement prévue le 22 novembre, invoquant un « risque d’atteinte à l’ordre public ». L’élue de La France insoumise a annoncé son intention de saisir la justice pour contester cette décision. L’emploi du terme “censure” est-il justifié ? Outre le risque de troubles à l’ordre public évoqué par le directeur de Sciences Po, sans doute faut-il rappeler qu’au sein de l’arène académique et des grandes écoles, c’est la rigueur épistémique qui prévaut.
La direction de Sciences Po Paris a confirmé hier, mardi 19 novembre, l’annulation de la conférence de l’eurodéputée Rima Hassan. « Luis Vassy n'a pas autorisé cette conférence pour risque d'atteinte à l'ordre public », a indiqué l’établissement à l’AFP. Sur le réseau social X, l’élue LFI a vivement dénoncé cette interdiction, qu’elle qualifie de « censure des voix qui dénoncent le génocide en cours à Gaza ». Juriste franco-palestinienne, elle a également annoncé le dépôt d’un référé-liberté pour contester cette décision.
« Le directeur de Sciences Po Luis Vassy vient d’interdire la conférence que je devais assurer vendredi 22 novembre. Motif avancé : risques de troubles à l’ordre public. Cette censure des voix qui dénoncent le génocide en cours est insupportable ! Nous déposons dès aujourd’hui un référé-liberté avec Vincent Brengarth (son avocat) », a-t-elle déclaré sur son compte X.
Ce mercredi 20 novembre, Rima Hassan a réaffirmé sa détermination sur X : « L’audience aura lieu demain devant le tribunal administratif. Et s’il le faut, nous irons jusqu’au Conseil d’État et à la Cour européenne des droits de l’homme. »